Seety : une appli running pour conter ses parcours préférés

En panne de motivation pour aller courir ? Et si vous misiez sur la réalité augmentée pour briser la routine de vos runs ? C’est ce que propose l’application Seety, fraîchement disponible sur l’App Store. Le principe de cette nouveauté running made in Lyon : des balises sonores géolocalisées préalablement enregistrées par d’autres utilisateurs qui vous délivrent toute sorte d’infos sur les sites traversés. Smartphone en main, devenez conteur de vos parcours préférés ou contentez-vous d’explorer la ville les oreilles grandes ouvertes. En avant première, j’ai testé les deux facettes de cette innovation qui s’est choisi pour slogan : run more, discover more !

logo seety

L’audio-run pour explorer la ville

Dispo gratuitement sur l’App Store
200 parcours déjà en ligne
Présent à Lyon, Paris, Nantes, Rennes,
Lille, Strasbourg, Bordeaux,
Toulouse, Montpellier, Nice,
Aix-en-Provence et Marseille.
Système requis : iOS 8

 

Il existe pléthore d’applications running destinées à stimuler votre motivation. Sortez avec Strava, par exemple, et vous voilà en compétition virtuelle avec tous les autres utilisateurs. Votre séance terminée, collectez vos récompenses (virtuelles, elles aussi) et analysez sous toutes les coutures les détails de votre performance. Avec Seety sur votre smartphone, oubliez un peu les chiffres ! L’appli, imaginée par deux jeunes Lyonnaises, a choisi un autre positionnement : la découverte et le partage de parcours balisés par des pastilles sonores géolocalisées. Un audio-guide en somme qui allie course à pied et exploration. Voilà un concept qui ne peut qu’interpeller ceux qui comme moi défendent l’idée qu’on peut facilement recréer en bas de chez soi les conditions de l’aventure.
Rendez-vous est pris avec une des co-fondatrices du projet pour tester cette innovation qui s’annonce comme une invitation à sortir des sentiers battus et à élargir son terrain de jeu. Grâce à la communauté des bêta testeurs, bon nombre de parcours sont déjà disponibles à Lyon, la plupart n’excédant pas 12 kilomètres. Ambiance start’up oblige, des hashtags évocateurs in English of course, permettent de faciliter sa recherche. Concrètement, #epicrun identifie les tracés urbains riches en dénivelé, #peacefulrun recense les circuits secrets et calmes emprunts d’un certain bucolisme, #conquierthenight invite à s’essayer à la course nocturne, etc.

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Je jette mon dévolu sur un intriguant Halloween Run, créé par @GwenDo en plein coeur de la Croix-Rousse. Le temps de rejoindre le départ à l’aide de la carte qui s’affiche sur le smartphone et nous sommes pris en charge par notre guide virtuel du jour, un jeune femme enthousiaste au verbe chaleureux et dynamique. Ses commentaires, teintés d’humour, se déclenchent à mesure que nous avançons. De courtes anecdotes historiques, des digressions imaginaires et des indications liées à l’orientation émaillent notre progressions sans jamais vraiment briser le rythme de la course.

Je me surprends à lever les yeux et à découvrir dans mon propre quartier des richesses insoupçonnées

Si nous n’étions pas deux à profiter via le haut-parleur de la voix de notre partenaire du jour, je pourrais facilement glisser le smartphone dans une poche et me contenter des écouteurs. Moi qui ai trop souvent tendance à courir en regardant mes pieds, je me surprends à lever les yeux et à découvrir dans mon propre quartier des richesses insoupçonnées : là une vieille bâtisse aux allures de manoir hanté, ici un parc caché au coeur de l’espace urbain. Le voici le véritable atout de l’application, elle invite à se réapproprier son environnement, elle réenchante les espaces rendus ternes par la force de l’habitude.

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Photo ©Clémence Chastan/Seety

Moi aussi, je veux conter l’un de mes parcours préférés, mettre en mots mon terrain de jeu, lui donner un angle, une consistance. Pour une première, j’opte pour un itinéraire que je connais bien : la Croix-Rousse en 3000 marches, un tour de la colline qui travaille par les escaliers les plus emblématiques. Mon seul outil de reportage : le smartphone qui fait office de micro.

J’essaie de rester spontané et les mots viennent tout seuls au rythme de la course

Une fois l’application lancée, il suffit de maintenir son pouce sur une touche matérialisée sur l’écran pour enregistrer une balise. L’algorithme de Seety fait le reste en modulant légèrement ma voix et en atténuant les bruits parasites. Pas besoin d’être un spécialiste de la radio. A chacun son style. J’essaie de rester spontané et les mots viennent tout seuls au rythme de la course comme si je m’adressais en direct à un camarade d’entraînement.

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Photos ©Marine Chastan/Seety

Dans un premier temps, je me contente de propos relatifs à l’histoire et à la vie du quartier. Mais à la faveur de la première montée d’escalier, je touche du doigt un autre usage de l’application. Au plus fort de la pente, je glisse quelques mots d’encouragement à l’attention de mon auditoire et me laisse aller à quelques conseils techniques pour franchir les marches au mieux. Le coaching en temps réel, voilà qui devrait plaire aux spécialistes de la préparation physique qui trouveront là un support efficace pour encadrer l’entraînement de leurs ouailles à distance. Quant aux grands noms de la discipline, peut-être choisiront-ils de se servir de Seety pour étendre le lien avec leur communauté de fidèles en partageant vocalement leur philosophie, recommandations et parcours préférés. Après Google qui propose via son dispositif StreetView, une ascension virtuelle du Mont-Blanc dans les pas de Kilian Jornet, à quand une escalade du toit de l’Europe avec l’accent chantant du prodige catalan dans les écouteurs ?

Les utilisateurs pourront ensuite « liker » le parcours ou faire part de leurs commentaires

Le principal facteur limitant de l’application sera sans doute l’autonomie de votre batterie. Le GPS est gourmand en énergie. J’en prends conscience en enregistrant mon parcours. Mais rien n’empêche de diviser votre circuits en deux tracés distincts. J’opte pour cette solution. Une fois, l’itinéraire achevé, il suffit d’y adjoindre un court descriptif et une photo d’illustration pour qu’il soit intégré à la base de l’application. Les utilisateurs pourront ensuite « liker » le parcours ou faire part de leurs commentaires et appréciations. Si vous souhaitez avoir un aperçu du résultat, je vous invite à consulter un extrait de mon « œuvre » sonore sur le site de Seety ou à télécharger gratuitement l’appli sur l’App Store.

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“Oubliez l’effort, vivez le moment tout simplement !”

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Elles font partie de cette génération qui croit en ses idées et à l’initiative personnelle. Sans passer par la case business school, Clémence et Marine Chastan, 25 ans, se sont lancées dans l’aventure entrepreneuriale en lançant leur propre start’up : Seety. Rencontre avec ces sœurs jumelles imaginatives et innovantes.

VascoMag : Vous pratiquez la course à pied de manière occasionnelle, comment l’idée de créer Seety vous est-elle venue ?
Seety : A la base, nous n’aimions pas beaucoup courir, ça nous paraissait trop monotone peut-être, et je crois que c’est cette envie de donner du sens à chaque kilomètre que l’on pouvait courir qui a fait naître Seety. Nous ne comprenions pas que les app’ de running existantes soient si tournées vers la performance quand pour nous c’était clairement l’expérience qu’il fallait “ré-enchanter”, le goût de courir toujours + et toujours + loin, de courir + que des kilomètres.

Il suffit d’observer les usages pour voir que les coureurs sont par essence des explorateurs

L’idée était simple : faire sortir les coureurs des sentiers battus, rompre avec les tours de parcs et inviter à découvrir, ouvrir les yeux pour vivre des expériences running toujours nouvelles. Tout cela a donné ce qui fait aujourd’hui la punchline de Seety : run more, discover more ! L’audio-run était la conséquence logique, et ce petit + qui fait que, lorsque vous courez, écouteurs aux oreilles, guidé par un passionné, vous oubliez tout simplement l’effort, vous vivez le moment tout simplement.
Mais il n’y a rien de très révolutionnaire là dedans, je pense qu’il suffit d’observer un peu les usages pour voir que les coureurs sont par essence des explorateurs, des Vasco de Gama (!): pas de gymnase, pas de terrain, pas de pistes qui les « limitent », juste la ville et le monde à portée de foulées !

VascoMag : Aujourd’hui combien de personnes travaillent à vos côtés et quelle place Seety occupe-t-elle dans votre existence ?
Seety : Aujourd’hui, on est 5 dans l’équipe, tous à plein temps. Donc Seety c’est… notre bébé !

VascoMag : La phase bêta a permis de fédérer une communauté autour de l’appli et de s’implanter dans plusieurs villes. Quels sont désormais vos objectifs en terme d’utilisateurs et d’expansion géographique ?
Seety : Nous étions 800 à bêta tester Seety, sur Lyon essentiellement. L’objectif est d’atteindre 30 000 utilisateurs d’ici au milieu du printemps, avec une présence assez homogène en France, avant de songer à l’international ou même l’android. Sacré challenge !

On a tous un petit côté Zuckerberg en nous

VascoMag : Je m’arrête un instant sur l’aspect social et communautaire. Est-ce une caractéristique que vous allez chercher à développer ?
Seety : Oui et non. Je crois que tout entrepreneur en un sens rêve de créer des nouveau réseaux sociaux. On a tous un petit côté Zuckerberg en nous sans doute ! Et effectivement, il y a quelque chose d’un réseau social dans Seety. Mais il faut savoir que développer une communauté collaborative, c’est l’Everest pour une application mobile. L’enjeu est plutôt d’innover sur de nouvelles fonctions, d’amener de la sérendipité dans Seety, un principe de génération de parcours running pimenté par une logique de destination mystère. On a beaucoup d’idées, et les bêta testeurs + encore !

VascoMag : L’appli repose essentiellement sur l’audio. Les autres médias, photo ou même vidéo, ont-ils vocation à être intégrés dans l’avenir ?
Seety : C’est un sujet sur lequel nous réfléchissons oui, notamment pour des parcours coaching, streetworkout, etc. La possibilité d’amener un visuel de l’exercice en support du commentaire audio est un vrai +. Après, l’idée reste tout de même que le runner conserve une aisance d’usage dans ses sorties, et cela implique de ne pas exiger de lui qu’il sorte son téléphone à tout instant.

S’évader hors de la ville et courir en pleine nature

VascoMag : Les parcours proposées sont essentiellement urbains et courts. Peut-on imaginer que les tracés se diversifient et s’orientent également vers le trail ?
Seety : Tout à fait, c’est même un des nos objectifs. Je crois qu’il y a de toute façon une continuité logique entre l’envie de courir et découvrir que l’on fait vivre sur Seety, en ville pour l’instant, et l’aspiration à s’évader hors de la ville et à courir en pleine nature.

VascoMag : Quid de l’aspect coaching. Découvrir les parcours favoris des grands noms de la discipline avec leurs recommandations dans les oreilles pourrait être intéressant et stimulant, non ?
Seety : Encore une fois, tu as tout juste. C’est quelque chose qui existe déjà sur l’application : des parcours de coaching, des initiations au street workout, des trails urbains motivants. L’idée est effectivement de développer ça, d’aller chercher des athlètes, hommes ou femmes, sensibles au partage d’expérience, à la transmission de la passion. A Lyon, ce sera avec Yoann Stuck, que tu connais bien je crois. Il me parlait l’autre jour de son projet Town To Trail, des parcours, ou plutôt des épopées running dans la ville, plus de 30 kilomètres : hâte de voir ça !

VascoMag : Pour finir, à quand Seety sur Androïd ?
Seety : Quand l’iOS aura atteint 30 000 utilisateurs !

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